Hier se tenait à Paris la Girl Geek Party.
Jeune fille élevée à Day of the Tentacle poussée par je ne sais quelle curiosité, et accompagnée par Petiterin, l’analyste en production, j’ai dépassé mon aversion des soirées entre filles pour y rejoindre Aratta, l’étudiante en robotique…
Et nous étions atterrées. C’est le mot.

Des Geek Parties, je n’en ai jamais vraiment fait. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais en tout cas vraiment pas à ça.
De « geek », il n’y avait que le nom. Et peut être deux ou trois tshirts, parmis une marée de marinières-avec-épaulettes-à-sequins.
Pour une soirée geek, nous avons donc eu le droit à des séances d’abdos (ou de respiration ventrale, bref, un truc où faut se toucher le ventre en étant allongée.), un stand de lisseurs pour cheveux, un GPS « chic » spécial filles, un kit « studio photo » tout rose pour la DSi, des confitures allégées en sucre et, comme jeu « star »… Cooking Mama 3.
Bref, plus girly que geek. Et surtout une population plutôt modeuse-avec-iPhone.
Ne parlons même pas du ton employé pour nous parler, qui me donnait vraiment l’impression de ne pas être prise au sérieux. Je trouvais plutôt qu’on essayait à tout prix de déclencher en moi des cris hystériques sensés être ma façon d’exprimer l’enthousiasme.
Loupé.

Mon attention s’est rapidement portée vers une manette de jeu plutôt sympa, avec un mini volant intégré… Réponse de la présentatrice ? « Ah ça, c’est pour la Saint Valentin, c’est pour offrir à votre copain ». AHEUM.
Ce qui était plutôt marrant, c’est que même les journalistes étaient étonnés, surtout l’équipe de Bakchich, venus nous voir « parce qu’on avait l’air mal à l’aise, donc on avait surement quelque chose d’intéressant à dire »… Le reportage est en ligne ici.

1ère apothéose… Les Tshirt des présentatrices WD.


Mais depuis quand on peut organiser une soirée geek tout en piétinant les règles typographiques élémentaires ?
De la Comic Sans, mais oh, les filles-graphistes, vous vous croyez où là ?

Nous avons vu l’apothéose, LA VRAIE, à la sortie de la soirée, grâce au sac de goodies.


cartographie matérielle d’un geek au féminin ?

Geek est déjà un mot à la mode employé à tort et à travers, mais une fois appliqué aux femmes, cela devient vraiment n’importe quoi.
Une femme sensée avoir ne serait ce qu’un tout petit côté geek a donc le droit à une culotte, un parapluie, des recettes de crêpes, des sucettes, une boisson vitaminée, un tshirt ultra-moulant… Un concentré de stéréotypes enveloppé dans du papier rose.

Vraiment, si même les femmes elles-même se cloisonnent dans des catégories aussi stéréotypées, c’est pas demain qu’on verra des femmes pour des publicités autres que « wii fit » ou « programme d’entrainement cérébral »…

Une fois rentrée chez nous, entourées par 3 mecs en train de jouer à Streets of Rage, Petiterin et moi nous sentions vraiment « à la maison »… Et nous avions de quoi les faire rire avec notre mise en situation des goodies.

Bref, j’en perd mes mots, je vous laisse, j’ai un feu de soutif à entretenir, et de vrais jeux auxquels jouer.
Dire que j’avais osé espérer une preview de FFXIII.